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IA vocale : Microsoft et OpenAI s’affrontent pour la voix de demain

  • Photo du rédacteur: Natasha Tatta
    Natasha Tatta
  • il y a 4 jours
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours


Un microphone holographique qui projette des ondes lumineuses en forme de cerveau ou de neurones.

L’intelligence artificielle a déjà transformé notre façon d’écrire, de créer et de rechercher de l’information, mais une nouvelle bataille s’engage, et elle est peut-être encore plus décisive : celle de la voix.


Microsoft et OpenAI lancent des modèles d'agents vocaux qui pourraient définir la manière dont nous interagirons avec les machines les dix prochaines années.


Microsoft frappe vite et fort avec son IA vocale MAI-Voice-1


Le nouveau modèle MAI-Voice-1 de Microsoft se distingue par sa vitesse, capable de générer une minute entière d’audio en moins d’une seconde sur un seul processeur graphique. Il s’agit d’une prouesse technique qui pourrait transformer l'usage de Windows, d'Office et d'Azure.


Cette performance repose sur une architecture dite mélange d'experts, entraînée sur environ 15 000 processeurs graphiques NVIDIA H100, bien moins que les 100 000 et plus utilisés pour des modèles géants comme Grok de xAI.


Pour Microsoft, c'est clair : elle ne veut plus dépendre d’OpenAI sur ce terrain stratégique.


MAI-Voice-1 permet aussi la génération audio multi-locuteurs, utile pour la narration interactive, les livres audio ou encore les méditations guidées. On imagine déjà son intégration dans Teams, Word ou PowerPoint pour donner une voix fluide et naturelle aux présentations, aux assistants virtuels et aux supports pédagogiques.


La nouvelle approche d'OpenAI avec gpt-realtime


OpenAI quant à elle, mise sur la qualité et le réalisme de l’expérience conversationnelle. Son modèle d'IA vocale gpt-realtime traite l’audio directement à travers un réseau neuronal unique, plutôt que de chaîner des systèmes séparés de reconnaissance vocale, de traitement du texte et de synthèse vocale.


Les systèmes vocaux classiques fonctionnent comme une course de relais : un module transcrit la parole en texte, un autre génère une réponse, puis un troisième la convertit en audio.


Chaque passage entraînait une perte d’informations précieuses sur le ton, l’émotion et le contexte. En éliminant ces « sauts de relais », OpenAI parvient à produire une voix qui conserve respirations, hésitations et subtilités humaines.


Parmi les nouveautés, deux voix baptisées Cedar et Marin, conçues pour intégrer des sons de respiration et des mots de remplissage (hum, you know) pour rendre la conversation... plus vivante.


Le modèle peut même changer de langue en plein milieu d’une phrase, et réagir à des signaux non verbaux comme le rire, ou ajuster son ton émotionnel sur commande.


Autrement dit, OpenAI ne cherche pas seulement à imiter la voix humaine, elle tente de recréer l’illusion psychologique d’une vraie conversation.


Pourquoi l’IA vocale change tout


Contrairement aux robots textuels comme ChatGPT qui ressemblent souvent à des moteurs de recherche sophistiqués, l’IA vocale produit une impression radicalement différente : celle de parler à une autre personne.


Cette différence est plus que technique puisqu'elle modifie la manière dont nous adoptons la technologie. Une voix fluide, expressive et réactive favorise la confiance, l’attachement et l’adhésion. C’est exactement pourquoi Microsoft, OpenAI, mais aussi Google, Meta et plusieurs entreprises investissent massivement dans ce domaine.


Les fournisseurs d'IA vocale populaires


Si Microsoft et OpenAI dominent l’actualité, elles ne sont pas seules. Plusieurs entreprises spécialisées en IA vocale ont déjà pris une longueur d’avance :


  • ElevenLabs : leader incontesté de la synthèse vocale réaliste, classée parmi les meilleurs acteurs de l’IA vocale, sa technologie est utilisée dans l’audiovisuel, les jeux vidéo et les livres audio.

  • Vapi, Retell, Cresta, Cartesia, Synthflow : ces startups construisent des plateformes complètes d’agents vocaux capables de gérer un appel client, un suivi médical ou une assistance en temps réel.

  • PlayAI : acquise par Meta pour renforcer son arsenal d’assistants vocaux dans le but de concurrencer Siri, Alexa et Google Assistant.


Cette concurrence stimule l’innovation et ouvre la voie à un usage de plus en plus diversifié : du support client aux soins de santé, de l’éducation aux applications créatives, en passant par la narration, les livres audio et les applis de méditation.


Usages actuels et futurs de l’IA vocale


Aujourd’hui, l’IA vocale est déjà présente dans plusieurs secteurs :


  • Service client : centres d’appel automatisés capables de répondre avec empathie et fluidité.

  • Santé : assistants qui rappellent la prise de médicaments ou accompagnent les patients dans leurs traitements.

  • Éducation : tuteurs virtuels capables d’interagir avec les étudiants dans plusieurs langues.

  • Médias et divertissement : doublage de films, narration de livres audio, personnages de jeux vidéo plus réalistes.

  • Bien-être : voix apaisantes pour méditations guidées ou programmes de relaxation.


Éventuellement, nous pourrions voir émerger des assistants personnels omniprésents, capables de comprendre nos émotions, de détecter notre fatigue ou notre enthousiasme, et d’adapter leur ton en conséquence.


Intégrer l’IA vocale : par où commencer?


Pour les entreprises, les professionnels et les créateurs de contenu, intégrer une IA vocale devient de plus en plus simple. Voici quelques pistes :


  • API et trousse SDK : OpenAI, Microsoft et ElevenLabs offrent des interfaces de programmation pour ajouter la synthèse vocale à des applications, des sites Web ou des produits.

  • Agents vocaux prêts à l’emploi : des plateformes comme Vapi ou Cresta permettent de créer des centres d'appel virtuels sans développement complexe.

  • Modules d'extension : certains outils s’intègrent déjà dans des environnements comme WordPress, Notion ou même des logiciels de GRC (CRM) pour générer des voix en quelques clics.

  • Applications créatives : les créateurs de contenu sur YouTube, de balados ou les formateurs, utilisent l'IA vocale pour créer des voix multilingues, localiser leurs contenus ou tester différents styles narratifs.


La voix humaine, une force ou une menace?


Le défi principal reste l’authenticité. En effet, comment éviter que ces voix paraissent artificielles ou suscitent la méfiance? Les progrès d’OpenAI et de Microsoft montrent que la réponse réside dans la capture des détails subtils de la voix humaine, comme la respiration, les hésitations, les expressions.


Certes, cette quête du réalisme pose aussi une autre question : où placer la limite pour ne pas basculer dans l’hypertrucage?


À mesure que ces technologies rendent les voix plus vraies et que l'on pourrait considérer naturelles, le risque d’abus comme les imitations frauduleuses, les usurpations d’identité et la désinformation, augmente.


C’est pourquoi l’avenir de l’IA vocale doit s’accompagner de garde-fous techniques et éthiques, comme l’empreinte numérique des voix générées, des systèmes de détection fiables et une réglementation adaptée. À suivre...


Microsoft ou OpenAI : qui gagnera la course?


Bien qu'il soit trop tôt pour désigner un vainqueur, Microsoft mise sur la puissance et la rapidité, OpenAI sur le réalisme et l’immersion. Dans les deux cas, l’IA vocale n’est plus un gadget, mais la prochaine grande interface informatique, ce qui d'ailleurs était prédit depuis une dizaine d'années, plus précisément, depuis l'essor de Siri et d'Alexa.


Le vainqueur ne se contentera pas d’imposer une technologie, il influencera durablement notre rapport aux outils numériques.


Cette bataille dépasse la technique et marque une véritable transformation culturelle et psychologique.


La voix comme futur du numérique


L’histoire de l’informatique est jalonnée de révolutions d’interface : du clavier à la souris, de la souris à l’écran tactile, et désormais, de l’écran tactile à la voix.


Avec MAI-Voice-1 et gpt-realtime, Microsoft et OpenAI ne se contentent pas de perfectionner une fonctionnalité, ils redessinent la manière dont nous concevrons l’interaction humain-machine.


Que ce soit pour créer des assistants personnels, automatiser des services ou rendre les expériences numériques plus humaines, l’IA vocale est sur le point de devenir la norme.


La vraie question n’est peut-être pas de savoir qui gagnera, mais comment nous allons nous adapter à une ère où les machines parleront avec nous comme des amis, des collègues… ou des conseillers capables de nous orienter aussi bien dans la vie quotidienne, personnelle et professionnelle, que dans nos quêtes les plus profondes.


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